Existe-t-il des complications horlogères que Breguet n’a pas déjà adressées, voire créées ? On connaît l’histoire de son illustre fondateur, Abraham-Louis Breguet. Parmi ses plus grandes inventions figure celle du tourbillon (1801). Aujourd’hui, la plupart des spécialistes portent également à son crédit des travaux précurseurs, voire l’invention, du remontage automatique (1780), du pare-chute (1790), du quantième perpétuel (1795) ainsi qu’un certain nombre d’éléments plus techniques comme le spiral à courbe « Breguet » (1795 également), encore utilisé par l’immense majorité des montres.
UNE VÉRITABLE MISSION D’INTÉRÊT GÉNÉRAL
Dans cette longue odyssée horlogère, l’équation marchante occupe une place à part. Déjà, parce qu’elle est associée à une science bien précise : la navigation maritime. Ensuite, parce qu’elle est une complication technique réservée à de rares manufactures expérimentées.
Bien peu de manufactures prennent le soin, le temps et l’investissement pour faire vivre ces grandes complications horlogères qui sont parties intégrantes du patrimoine horloger mondial. Breguet fait partie de ces gardiens de cet inestimable savoir-faire. La Marine Équation Marchante 5887 en est la preuve.
AVIATION ET MARINE, CHEVAUX DE BATAILLE DE BREGUET
Depuis quelques années, Breguet prend un soin particulier à faire revenir au poignet des collectionneurs ses garde-temps de métier : les pièces pour pilotes et celles pour marins. Après avoir retravaillé en profondeur les Types 5858 XX, XXI et XXII de la première catégorie, la manufacture prend aujourd’hui grand soin de ses Marine. Cette collection s’appuie sur les valeurs traditionnelles de Breguet, tout en les interprétant de manière contemporaine, afin de donner naissance à des garde-temps plus sportifs. La Marine Équation Marchante 5887 en est certainement la pièce la plus technique.
POUR COMPRENDRE, IL FAUT SAISIR DUALITÉ DE NOTRE TEMPS
UNE BRÈVE HISTOIRE DU TEMPS SOLAIRE
Pour la comprendre, il faut saisir la dualité de notre temps : nous le vivons de manière civile (sur 24 heures presque invariables) mais le soleil, lui, suit une course plus irrégulière, due notamment au caractère elliptique (et non parfaitement circulaire) de la rotation de la Terre. De facto, nos 24 heures civiles et les 24 heures solaires ne correspondent pas tout à fait.
Ainsi, ces deux temps peuvent afficher des différences allant de +16 minutes jusqu’à –14 minutes. Quatre jours par an seulement, les deux temps sont parfaitement synchrones. Toutefois, les différentes positions du soleil dans le ciel se reproduisant de manière identique aux mêmes dates, il est possible pour les horlogers de les « programmer » à l’aide d’un composant horloger bien précis, appelé came.
PLUS LISIBLE, MAIS PLUS TECHNIQUE
Jusqu’à présent, cet écart de temps était affiché en horlogerie par un secteur dédié sur le guichet, une ouverture complétée d’une aiguille balayant une échelle allant de –14 jusqu’à +16. C’est, techniquement, la solution la plus simple mais elle suppose que c’est au possesseur de la pièce de faire lui-même l’addition ou la soustraction pour connaître le temps solaire.
La proposition faite par Breguet dans sa Marine Équation Marchante est bien plus astucieuse, plus lisible et tout simplement plus évidente. La pièce indique simultanément l’heure civile et l’heure solaire à l’aide de deux aiguilles des minutes distinctes. L’aiguille solaire marchante, décorée d’un soleil doré facetté, propose ainsi une lecture directe des minutes du temps solaire ; elle offre confort et gain de temps. L’heure des minutes civiles, quant à elle, suit son invariable course annuelle, avec 60 minutes par heure en permanence.
À la complexité apportée par l’indication de l’équation marchante s’ajoute un quantième perpétuel. Deux guichets, l’un situé entre 10h et 11h, l’autre entre 1h et 2h, font respectivement défiler les jours de la semaine ainsi que les mois et l’année bissextile. Le quantième est affiché à l’intérieur du tour d’heure, à l’aide d’une aiguille rétrograde terminée par une ancre et parcourant un arc de cercle de 9h à 3h. Enfin, la nouvelle Marine équation Marchante renferme une troisième complication, et non des moindres : un tourbillon 60 secondes dont la cage en titane abrite un balancier Breguet à spiral en silicium. Cette caractéristique permet notamment au balancier d’atteindre une fréquence de 4 Hz tout en conservant une réserve de marche particulièrement confortable, affichée dans un guichet entre 7h et 9h, portée à 80 heures.
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