Au commencement était la fonction première de la montre et de l’horloge : donner l’heure. Du XVIeme au XX siècles, l’heure n’avait d’autre fonction que d’être un synchroniseur social : d’abord entre l’homme et l’église, dont les cloches marquaient la rencontre du temporel et du spirituel. Ensuite, entre les hommes entre eux, pour séquencer leur journée, se donner rendez-vous, voire calculer leur productivité.
De nous jours, ces deux fonctions originelles ont disparu. Plus personne ne rythme sa journée au son des cloches – ni sa nuit, raison pour laquelle les cloches font désormais silence vespéral. Plus personne n’utilise non plus sa montre pour lire l’heure : il y a cette petite horloge en haut de son écran d’ordinateur qui remplit cette fonction. Et quand l’ordinateur de bureau est éteint, celui de poche est allumé : le smartphone. En France, il est consulté 25 à 30 fois par jour, soit une fois toutes les 30 minutes.
AU PIED DE LA LETTRE
Depuis les années 2000, le champ tangible de l’heure s’est déplacé vers l’immatériel : avec une montre, l’on acquiert moins l’heure qu’un symbole. De sa réussite, de son mode de vie, de ses valeurs : les choix sont multiples. La montre est une extension de sa personnalité.
Dont acte ! La Maison Panerai a pris ses clients au mot. A ceux qui adhèrent sans réserve à son créneau « montre de plongée militaire », la manufacture a concocté un programme « immergé » et en deux parties.
UN MARCHÉ DE NICHE
Il y a d’abord l’acquisition d’une montre Panerai. C’est, en règle générale, un acte réfléchi. Le choix d’une Panerai n’est jamais celui d’un primo-acquéreur mais, au contraire, celui d’un collectionneur chevronné.
Selon différentes sources, la Maison ne fabriquerait « que » 45 000 pièces par an. Si l’on compare aux autres maisons dotées de références de montres de plongée professionnelles, c’est très peu : Blancpain en réaliserait 35 000 par an, Rolex près d’un million. En d’autres termes, pour 20 montres achetées, il n’y aura qu’une seule Panerai cédée à un collectionneur.
Autrement dit, un marché de niche, voire d’ultra-niche. Il est d’ailleurs habité de longue date par des amateurs aussi férus que farouches de la manufacture italienne, les fameux « paneristi ».
ÂMES SENSIBLES S’ABSTENIR
Dans cette « niche », Panerai dispose d’un produit plus « niche » encore : la PAM 961. Avec ses 47 mm de diamètre, la bête n’est pas faite pour tous les poignets. Voilà qui tombe (et coule) à pic : il n’y en aura que 33 dans le monde.
De son nom complet « Panerai Submersible Marina Militare CarbotechTM », la pièce est réalisée en CarbotechTM, un matériau à base de fibre de carbone. À la fois plus léger que le titane et plus résistant que l’acier, il est composé de couches de fibre de carbone extrêmement fines assemblées à l’aide d’un polymère spécifique. Ce matériau confère à chaque montre un aspect unique et irremplaçable que l’on retrouve sur le cadran noir en carbone, avec la date à 3h et la petite seconde à 9h.
Le mouvement de la Panerai Submersible Marina Militare CarbotechTMest le calibre P.9010 à remontage automatique, entièrement conçu et développé par la Manufacture Panerai et doté d’une réserve de marche de trois jours.
L’EXPÉRIENCE ULTIME ?
Pourtant, l’essentiel n’est pas là. Les acquéreurs de cette pièce d’exception recherchent avant tout ce qu’elle dégage : puissance, maîtrise, force, endurance, précision militaire. Panerai a donc décidé de leur offrir l’expérience ultime – non plus celle, par procuration au poignet, de la Submersible Marina Militare CarbotechTM, mais celle, bien réelle, de ceux qui l’ont conçue : le COMBUSIN.
NAVY SEALS À L’ITALIENNE
COMSUBIN (Comando Raggruppamento Subacquei e Incursori Teseo Tesei) est l'unité des nageurs de combat et l'une des forces spéciales italiennes. Son histoire remonte à la fin de la Premiére Guerre mondiale. Bien que techniquement qualifiée de forces spéciales, le COMSUBIN est spécialisé dans le domaine maritime. Sa tâche la plus importante est probablement la destruction des forces navales ennemies, en particulier par voie maritime.
Les divisions navales italiennes sont ainsi considérées comme les précurseurs des forces spéciales navales modernes. Aujourd’hui, le COMSUBIN est d'abord et avant tout une unité secrète d'opérations spéciales, composée d'environ 700 hommes.
MOUILLER LE MAILLOT
Un blason de plus à des fins marketing ? Pas seulement : avec l’achat d’une de ces 33 pièces, Panerai offre une session d’entraînement avec le COMSUBIN. Le programme n’est pas détaillé mais quelques rares vidéos sur le web laissent augurer des sensations fortes en haute mer : largage, assaut, sauvetage et autres réjouissances d’élite. Chacun des 33 possesseurs de la Submersible Marina Militare CarbotechTM suivra donc un authentique entraînement de forces spéciales, en conditions réelles. Lorsque l’on achète une pièce de plongée, il faut parfois être prêt à se mouiller...