Développeur insatiable dans un secteur plutôt flatteur pour l’image, il n’hésite pas à dire qu’il a fait ses armes en tant que commercial vendant des photocopieurs avant de rejoindre la société familiale en 1999. Michel est tout à son affaire, et à son plaisir, lorsqu’il s’agit de créer de la croissance, de réunir les conditions d’expansion du groupe. Sous sa direction, JET SYSTEM HELICOPTER SERVICES passera de cinq à soixante personnes et quintuplera le chiffre d’affaires, le faisant basculer de 2 millions € à 10 millions €. Il multiplie les implantations, la diversification et les acquisitions. Depuis sa base drômoise de Chabeuil Valence, JSHS déploie ses pales : Courchevel, Porto Vecchio, Corte, Clermont-Ferrand, Saint-Tropez, Paris et aujourd’hui Biarritz. Transport d’affaires, vol de tourisme, travaux héliportés, école de pilotage, maintenance pour clientèles civile et militaire, gestion de flotte et même restauration d’appareils anciens ou personnalisation, aucune activité ne manque pour assurer un service complet qui d’ailleurs ne s’arrête pas à la descente de l’hélicoptère. Vous voulez louer un Range Rover, une Huracan spyder, une limousine avec chauffeur ? Michel a racheté la société DB Prestige il y a un an juste pour ça !
L’hélico, tombé dedans par amour du pilotage ou fascination pour la machine volante ?
Pas du tout, mes clients me charrient souvent avec ça, je ne pilote pas... il vaut mieux car je n’ai pas vraiment le sens de la retenue, je préfère donc m’abstenir, mes passions sont les affaires et mon fils, et pas dans cet ordre d’ailleurs !
Pourquoi alors une société d’hélicoptères ?
À l’origine, c’est une affaire familiale ; tout était à développer, une aventure au potentiel énorme dont je n’ai pas encore fait le tour. Le plus important : les gens que l’on rencontre. Avec l’hélico, le spectre est large : sportifs, artistes, businessmen... des gens de tous les horizons et ça, c’est très plaisant.
De quoi se compose votre activité ?
20% du chiffre, c’est de la maintenance ; nous avons soixante appareils civils et militaires sous contrat. Les 80% restant, c’est l’exploitation de la flotte. Nous gérons pour nos clients propriétaires,les pilotes et plans de vols, l’entretien et toute l’organisation de services annexes en amont et en aval du vol. Nous traitons pour eux l’exploitation commerciale de leur machine quand elle est souhaitée ; actuellement douze hélicoptères viennent compléter les dix appareils dont JSHS est propriétaire.
Qu’elle est la singularité de JSHS ?
La société a fêté ses 30 ans et le turnover des personnels y est très faible. Cela fait partie de notre culture, c’est inscrit dans l’ADN de JSHS. Notre directeur technique et notre chef mécanicien sont les mêmes depuis le premier jour, Bruno et Olivier capitalisent une expérience précieuse irremplaçable quand il s’agit de moderniser, restaurer ou personnaliser un hélico, la connaissance technique des nouvelles générations du modèle mais aussi des plus anciennes est déterminante pour évaluer et définir les meilleures options de compatibilité et d’optimisation. C’est un atout majeur qui nous positionne comme un expert reconnu sur ce marché. Rien ne remplace l’expérience et le vécu. Enfin notre atelier est agréé pour répondre à la réglementation internationale en vigueur depuis 3 ans. La sécurité est optimale.
"PLUS C’EST COMPLIQUÉ PLUS ON AIME LE FAIRE, C’EST MON CRÉDO"
Est-ce un marché en développement ?
Oui, il y a un engouement croissant pour l'hélicoptère. Les difficultés de circulation, la contraction de nos emplois du temps dans un monde qui va de plus en plus vite, la réglementation de vitesse qui est de plus en plus sévère sur les routes, tout cela fait que l’hélico est l’option idéale pour les moyennes distances. Un mono-turbine type EC 130TR suffit jusqu’à 1 h30 de vol comme par exemple Genève/Courchevel en 30 minutes, Saint-Tropez/Genève en 1 h 20. Le budget du neuf débute entre deux et trois millions d’euros, sa valeur faiblit très peu sur cinq ans et son exploitation permet de minorer son coût très substantiellement avec des avantages fiscauxc non négligeables. C’est donc un investissement rationnel plus qu’un caprice comme on pourrait l’imaginer. (Ndlr : Michel se met au tableau virtuel pour déployer sa démonstration à renfort de chiffres, exercice qu’il se fera un plaisir de réitérer à votre attention.)
Existe t-il un marché de l’occasion ?
En plein boum! il y a même un marché de collectionneur, nous avons restauré il y a peu un Djinn de 1953 qui était en miettes ! Justement grâce au savoir-faire de nos hommes.
Qui sont vos clients ?
Des gens qui veulent gagner du temps à vivre sans sacrifier au temps perdu ni lâcher le pied dans les affaires. La majorité ne pilote pas même si nous comptons aussi des adeptes.
Vos pilotes ?
Nous avons 15 pilotes à disposition, chacun est affecté à un appareil qu’il connaît parfaitement et surtout à son propriétaire car il est important que la confiance soit établie. La relation est aussi affaire de discrétion et de confidentialité, elle doits’inscrire dans la durée.
Des demandes originales ?
Particulières en tout cas : nous avons livré des œuvres d’art dans un jardin, acheminé en nocturne des convives vers des soirées en des lieux peu accessibles, projeté des images lors d’un concert.... Plus c’est compliqué plus on aime le faire, c’est mon crédo.
Vous faites de la dépose héliski depuis Courchevel ?
Oui sur l’Italie, parfois la Suisse mais c’est plus compliqué car nous devons passer par les douanes de Sion et embarquer obligatoirement un guide suisse pour des questions de sécurité en hors- piste. En France, nous sommes autorisés à faire de la récupération sans limite d’altitude (autre que celle que nous permet la portance), nous faisons aussi de la dépose en restaurant d’altitude jusqu’à 1 600 mètres. Pour les amateurs de Folie Douce.