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SPIDER IN SPACE

L’ÉPÉE EST LA DERNIÈRE MANUFACTURE SWISS MADE DE PENDULES DE TABLE. LE CRÉATEUR HORLOGER MB&F LUI A CONFIÉ DEUX RÉALISATIONS DÉLIRANTES, INSPIRÉES DES VAISSEAUX DE STAR WARS ET D’ARAIGNÉES GÉANTES. VISITE INDISCRÈTE D’UNE VIEILLE MAISON PROPULSÉE DANS L’ESPACE MODE.

Fatigué des montres suisses ? Pas assez de place pour une horloge comtoise ? Seul choix restant : la pendule de bureau ! Contre toute attente, le secteur est en pleine révolution grâce à L’Épée, dernière manufacture 100% Swiss Made de pendules de bureau.

 

UNE DISCRÈTE INCONTOURNABLE

Son nom n’est pas connu du grand public, mais ses pendulettes ont fait le tour du monde, sous une marque ou une autre. Car Suiza, maison mère de L’Épée, est la dernière grande manufacture suisse de pendules de bureau. Toute l’industrie ou presque fait appel à ses services lorsqu’il s’agit de ces pendules qui ornaient, autrefois, le bureau de nos parents. Mais, discrétion oblige, la maison taira le nom de tous ces prestigieux clients qui lui achètent le droit de mettre leur propre signature sur l’objet fini, réalisé en marque blanche par Suiza ou sa filiale l’Épée. Tous, sauf un : MB&F.

 

CONJUGAISON D’OPPOSÉS

L’enseigne est d’une autre génération, de ces start-ups horlogères qui ont bousculé les codes de l’industrie. En à peine dix ans, Max Büsser & Friends est le collectif genevois qui a choisi de mettre en avant autant son créateur que ses amis. Lesquels comptent, parmi eux, L’Épée.

Lorsque l’homme a approché la manufacture de pendules, l’industrie a retenu son souffle. Max Büsser a brisé tous les codes de l’horlogerie et contribué à quelques unes des plus belles créations du nouveau millénaire horloger. L’Épée est à l’opposé : une maison très traditionnelle, autant prisonnière de son passé que gardienne d’un héritage unique au monde. Sans surprise, c’est le second volet de cette aventure humaine que MB&F a choisi de valoriser à sa manière.

 

LA PENDULE QUI MORD 

Le résultat, c’est une pendule de bureau arachnéenne. Ames sensibles s’abstenir, la pièce n’est pas vraiment conçue pour se cacher derrière un téléphone ou un cendrier. Cette gigantesque araignée s’étire de tout son long comme pour mieux s’agripper à la main de celui qui tenterait de lire l’heure sur son dos. L’Épée en a conçu le module horaire, en se fondant sur l’un de ses propres modules doté d’une réserve de marche de huit jours. Pour MB&F, la maison a déployé un dôme en verre saphir dans lequel tournent les heures et les minutes. Ce module, on le retrouve sur une autre création conjointe des deux maisons, la Starfleet Machine. Son nom traduit l’univers de Max Büsser, très orienté autour de Star Wars et des héros animés des années 1970. La Starfleet ne fait pas exception, avec un vaisseau horloger tout droit sorti de la saga signée Georges Lucas. La pièce repose sur trois arcs au centre desquels repose le module horaire de même souche que l’Arachnophobia : un dôme de verre où les heures et minutes se lisent par le dessus, de manière verticale. Il subsiste toutefois une différence de taille : la réserve de marche est ici cinq fois plus importante que l’Arachnophobia, avec un total exceptionnel de quarante jours. C’est actuellement le plus haut niveau jamais atteint dans le domaine.

 

GARDIENNE D’UN HÉRITAGE UNIQUE AU MONDE

 

PARI RISQUÉ, PARI GAGNÉ

L’association entre L’Épée et MB&F était risquée. La marque horlogère, connue pour son éclectisme, s’aventurait ici en des terres que plus personne n’avait foulées depuis des décennies. La pendule de bureau semblait définitivement classée au rang des antiquités. Mais, plus qu’un coup marketing, la véritable vocation de Max Büsser était de redonner de l’activité, des commandes  et un coup de projecteur à cette Epée qui semblait prête à sombrer.

 

L’opération est un indéniable succès. De sur-vivante dans l’ombre, L’Épée est devenue en moins d’un an la coqueluche hype des collectionneurs branchés. Le vintage a du bon, surtout lorsqu’il est retouché par MB&F.

 

UN AVENIR À CONSOLIDER

Et pourtant, une question subsiste : qu’adviendra-t-il si MB&F cesse de donner vie à ces séries limitées co-produites avec L’Épée ? Survivra-t- elle sans celui qui l’a propulsée dans le nouveau millénaire ? N’est-elle pas montée trop haut, trop vite, pour risquer de tomber bas ?

 

A visiter le siège de L’Épée, à Delémont dans le canton du Jura, la question ne semble pas se poser. La production des Starfleet Machines est terminée, les plans de travail sont à présent recouverts de pattes d’araignées en tout sens. La direction de la marque assure que la collaboration avec MB&F n’en est qu’à ses débuts. De nouvelles pièces sont en préparation. Une visite des ateliers montre, de ci de là, des bouts de vaisseaux, de robots. Une grande partie sera dévoilée en janvier, lors du Salon International de la Haute Horlogerie. Max Büsser a de la suite dans les idées, autant que les héros de son enfance voulant parcourir la galaxie. Et s’il y a bien un « Friend » qui sera du voyage, ce sera L’Épée.

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