2019 ne sera pas une année tout à fait comme les autres en horlogerie : on y fêtera les 50 ans de l’alunissage de la mission Apollo 11, au cours de laquelle un certain Neil Armstrong posa le pied sur la Lune, le 21 juillet 1969 à précisément 2 h 56 GMT. À son poignet : une Omega Speedmaster. Comment cette montre, conçue préalablement pour la course automobile, s’est elle retrouvée embarquée sur la lune et, par la suite, à bord de 50 ans de missions spatiales.
Créée en 1957, la Speedmaster était conçue par Omega pour incarner sa véritable première collection professionnelle. Elle se distinguait dès l’origine par la gravure d’une échelle tachymétrique directement sur sa lunette, un procédé courant aujourd’hui mais rarissime à l’époque, toutes les échelles étant alors apposées sur le cadran.
C’est par la petite porte que l’Omega Speedmaster est entrée dans l’histoire de la NASA. A l’époque, dès les premiers programmes spatiaux de 1958, les astronautes demandèrent à porter une montre au poignet, en cas de défaillance des appareils électroniques de bord La NASA ne vit toutefois pas la nécessité de désigner une « montre officielle » pour ses missions et c’est donc à titre personnel que les premiers astronautes acquirent leur montre de travail. Parmi eux, Walter Schirra et Leroy Gordon Cooper se sont acheté à titre personnel les toutes premières Omega Speedmaster à vocation spatiale, des références CK2998. C’est en constatant l’extrême robustesse de ces pièces que la NASA, de manière totalement empirique, a choisi de faire de l’Omega Speedmaster la montre de référence de ses programmes.
Une série de tests officiels lui fut toutefois nécessaire pour valider ce choix. Plusieurs marques furent contactées et priées d’envoyer trois montres pour test – Omega étant naturellement présent dans cette présélection. Encore aujourd’hui, très peu de montres passeraient ces tests, malgré les incommensurables progrès de l’horlogerie contemporaine. Les trois montres étaient en effet passées par des cycle de chauffe allant de 71° à 93°C, puis immédiatement passées à -18°C – non pas une fois mais quinze fois consécutives, le tout sous vide. Les montres étaient ensuite soumises à des chocs de 40 G dans six positions différentes, emprisonnées dans une atmosphère à 93% d’humidité, à des gaz corrosifs et même à des volumes de 130 dB.
Seules les Omega Speedmaster purent survivre à ces tortures horlogères. A leur issue, elles étaient encore dans les tolérances requises par la NASA : plus ou moins cinq secondes par jour. Le 1er mars 1965, la Speedmaster était donc déclarée « Première qualifiée pour toutes les missions spatiales habitées ». La suite appartient à la légende et, le 21 juillet 1969, quatre ans plus tard, Neil Armstrong débarquait sur la Lune, sa Speedmaster au poignet. Aujourd’hui, les Speedmaster jouent leur propre rôle au sein du succès international du réalisateur Damien Chazelle, « First Man ». Le film se concentre sur le personnage de Neil Armstrong dans la décennie qui a précédé le décollage historique de la mission Apollo 11. Ce récit viscéral et intime, inspiré par le livre de James R. Hansen, explore à travers les yeux de l’astronaute les triomphes et le prix (pour Armstrong, sa famille, ses collègues et le pays lui-même) de l’une des missions les plus dangereuses de l’histoire, durant laquelle sa Speedmaster était aux premières loges. Cinquante ans plus tard, elle est toujours au catalogue d’Omega, quasiment inchangée !