31ans ! C’est la durée, historique, qui lie la manufacture Chopard à l’organisation de la mythique course italienne estivale « Mile Miglia ». Souvent décrite comme « la plus belle course du monde », son organisation s’est orientée, ces derniers mois, au renouvellement de son cadre et de ses ambitions.
DEUX MARQUES, UNE MÊME AMBITION
Deux objectifs sont aujourd’hui clairement identifiés : être plus près des collectionneurs et coureurs d’automobiles anciennes, et concevoir des rallyes plus respectueux de l’environnement. C’est dans ce dernier cadre qu’est née la Mille Miglia Green. Courue pour la première fois du 27 au 29 septembre 2019, elle transpose au XXIe siècle l’esprit d’innovation qui présidait aux toutes premières éditions de la Mille Miglia traditionnelle, mettant en course des bolides conçus par et pour le progrès technologique et la sécurité. Aujourd’hui, la Mille Miglia Green engagera différentes catégories de Véhicules Electriques (VE), des plus modernes aux premiers prototypes en passant par les hybrides et les authentiques véhicules de collection dont la propulsion a, depuis, était confiée à un bloc moteur électrique.
La manufacture Chopard a décidé de soutenir pleinement cette initiative. Précurseur dans le développement d’une Joaillerie et d’une Horlogerie éthiques, la Maison est devenue, en moins de 10 ans, un acteur incontournable de cet engagement, matérialisé par des certifications (RJC), des programmes (Fairmined Gold) et des résultats tangibles incarnés par des collections (Palme Verte, Green Carpet, etc.). Son initiative « Journey To Sustainable Luxury » est le manifeste d’un engagement global pour une action éthique et durable de l’ensemble de ses activités.
A L’ASSAUT DES ALPES
Aux côtés de cet événement, la Mille Miglia va également se décliner en une course hivernale, pour la première fois de son histoire : la Coppa Delle Alpi. Son tracé épousera celui des Alpes, avec quatre parcours successifs traversant quatre pays (Italie, Autriche, Allemagne, Suisse), mettant 100 voitures d’avant 1976 en compétition au l de 1200 km de routes de col et de haut plateaux, à seulement quelques jours de Noël (4 au 7 décembre).
MAKE AMERICA RACE AGAIN !
Enfin, la Warm Up USA est première course dérivée de la Mille Miglia en territoire américain. Ce rallye de régularité sur 500 miles rassemblera, comme son inspiratrice, deux catégories de véhicules (1927 – 1958 et 1958 – jusqu’à nos jours), dont la course se terminera en terre italienne, au cœur de la mythique Villa Firenze, résidence officielle de l’Ambassadeur Italien aux États- Unis. Une fois encore, Chopard en sera « World Partner & Offcial Timekeeper ».
Bon gré, mal gré, nous avons pris l’habitude de la vitesse enfermée dans les autodromes, contingentée sur les circuits, écartée de toute comparaison, de tout danger et nalement de toute sensation naturelle, personnelle. Les 1000 miles, ou, comme le criaient les milliers de spectateurs, « la Mille Miglia », c’est tout simplement la dernière épreuve de vitesse disputée sur les routes de tous les jours. Créée en 1927, l’épreuve est aussitôt érigée en monument sportif, en événement de l’année. Cela tient-il à la simplicité du règlement ? Les voitures partent de minute en minute, et celle qui réussit le meilleur temps après avoir bouclé la course, d’une traite, sans autre arrêt que deux ou trois ravitaillements pour lesquels le temps n’est pas neutralisé, remporte la course. La plupart du temps, un seul pilote tient le volant toute la journée, qui peut-être très longue pour les petites cylindrées.
Le trajet change souvent mais conduit toujours de Brescia à Brescia : à Turin, à Florence, à Pise, à Rome, à Venise même, les bolides (plus de 400 concurrents !) enthousiasment un public compact, massé dans les plus beaux virages et sur les tronçons de très haute vitesse. Une astuce permet à chacun d’avoir une vision instantanée du classement et de repérer les concurrents les mieux classés : chaque voiture reçoit pour numéro son heure de départ. Par exemple, la voiture n°320 a démarré à 3h 20’ du matin. Si la numéro 330 passe sur ses talons, c’est qu’elle lui a déjà pris dix minutes à ce moment de la course. Les petites cylindrées, plus lentes, partent d’abord et bientôt, les « gros numéros », les voitures les plus rapides, parties à 7 heures du matin et plus tard encore, dépassent sous les viva les innombrables Fiat « speziale » parties des heures plus tôt. V12 et huit cylindres à compresseur rivalisent de décibels sur les longues lignes droites de l’Adriatique, prélude à la bataille dans les fameux cols toscans de la Futa et de la Raticosa.
Événement populaire, moment phare de la saison pour les as italiens, la Mille Miglia devient bientôt un des trophées les plus convoités dans le monde international de la course. Mais, hormis un succès de BMW dans le contexte très à part de 1940, seule l’équipe Mercedes, aux ordres d’Alfred Neubauer, parviendra à trois reprises à battre les marques italiennes. OM (O cine Meccaniche) en 1927 pour l’édition inaugurale, puis un long règne pour Alfa Romeo (11 victoires !) avant celui de Ferrari : 8 victoires. Pour les ténors du volant, cette course disputée d’une seule haleine en douze ou quinze heures, est l’occasion unique de somptueux récitals. Les exploits les plus saillants sont ceux de l’extraordinaire Tazio Nuvolari, souvent malchanceux, jamais abattu, double vainqueur et véritable héros populaire, que beaucoup tiennent encore pour le meilleur pilote de tous les temps; de l’Allemand Rudolph Caracciola, premier vainqueur étranger, en 1931, avec sa Mercedes 7 litres conçue par Porsche; et enfin de Stirling Moss, en 1955, qui signe une fois pour toutes la moyenne la plus élevée : 157 km/h, ce qui suppose des pointes à plus de 280 km/h pour sa Mercedes 300 SLR.
Mais les accidents sont nombreux et c’est la sortie de route de la Ferrari du Marquis de Portago, en 1957, qui entraîne l’interdiction de l’épreuve. Alfonso de Portago, Grand d’Espagne, apparenté à la famille royale, était er et heureux d’être passé du rang de simple client à celui de pilote o ciel, adoubé par Enzo Ferrari. Faute de pilotage ? Crevaison ? Son accident à haute vitesse, en vue de l’arrivée, cause sa mort, celle de son équipier Nelson et celle de dix spectateurs, dont trois enfants. Et la fin de la Mille Miglia traditionnelle. Depuis 1982, l’épreuve revit, sous la forme d’une somptueuse course classique : sur les mêmes routes, au volant des mêmes voitures et devant un même public enthousiaste. Mais dans une atmosphère toute différente et sans la vitesse libre des premières années. Tout de même, quel bonheur de laisser brièvement aboyer le moteur, pour un public conquis, au plein cœur des villages, des villes, ou sur les routes de tous les jours, loin des circuits.