Erwan Lelann, guide de haute montagne, base-jumper et glaciériste émérite, n’en est pas moins Breton, l’iode coule dans ses veines. Une expédition sur Pangaea avec Mike Horn en 2008 réactive ses envies, l’appel de la mer devient irrépressible, il pense alors un projet alliant ses deux éléments de prédilection avec un objectif : explorer les derniers sommets uniquement accessibles par la mer. Ouvrir à chaque escale de nouvelles voies, sur les falaises, skier des murs et des couloirs inconnus et parfois même plonger en apnée libre dans les profondeurs glacées. MAEWAN c’est une odyssée au long cours débutée en février 2015 qui va courir tous les Océans jusqu’en 2019 et naviguer aux confins des deux pôles en des contrées où l’homme n’a jamais mis un crampon, une spatule, ni même un pied.
Pour chaque expédition Erwan s’entoure de compagnons des deux univers : navigateurs, skieurs-alpinistes, apnéistes... tous sportifs de haut niveau, passionnés, prêts à vivre à six dans 10m2, partager 3 couchettes, se rationner en eau et aliments lyophilisés (bio et bon tout de même avec les préparations de Lyofood), et surtout endurer des conditions de mer parfois rudes. Il faut aussi adopter une discipline stricte en ces conditions extrêmes « La première des règles est de préserver le carré au sec... à partir du moment où un seul élément humide pénètre dans le lieu de vie, c’est mort, on est condamnés à se geler tout le reste du voyage » nous rappelle Erwan. Voici quelques extraits de leur récit en parole et en images.
« La météo a parfois été rude. On a été pris dans les glaces entre l’Islande et le Groenland. Lors de chacune des trois grandes traversées (Ecosse-Féroé, Féroé-Islande, Islande-Groenland), nous avons subi de grosses tempêtes, on n’a pas connu un seul jour sans casse, et donc sans réparation. On a notamment eu une grosse voie d’eau après avoir tapé dans la glace mi-avril en repartant du Groenland. On a navigué avec un gros trou dans la coque et finalement réussi à réparer entre deux marées à l’aide d’un poste à souder ! »
EXPEDITION 1
LES GLACES D’ISLANDE ET DU GROENLAND
« En Islande, on a exploré la côte ouest. La priorité était d’ouvrir de nouvelles voies en glace principalement et nous visions cette falaise d’Hornbjarg au Nord-Ouest du pays. Les conditions de glace n’étaient malheureusement pas au rendez-vous. Lionel Daudet en a profité pour repérer les lieux, il pense y retourner lors d’un prochain trip car ce big wall de 500 m est magnifique. Avec Lionel et l’alpiniste Aymeric Clouet, on a quand même pu s’amuser en déflorant des belles lignes de glace... Au Groenland, on a ouvert de beaux couloirs à ski, découvert de superbes sommets isolés, au panorama imprenable qui nous ont fait prendre la dimension du lieu dans lequel nous étions. »
BEAUTÉ MAGNÉTIQUE
« Il y a eu dans ce voyage des moments rares, comme des instants suspendus. Au nord de l’Islande, on a eu deux nuits complètes d’aurores boréales. Lumières jaunes, vertes, violettes, j’ai eu du mal à barrer tellement la vision était bluffante, et ces formes hallucinantes nous tenaient éveillés même après notre quart. Le plancton phosphorescent faisait certaines nuits des trainées d’étoiles brillantes dans la mer, c’est une vision inoubliable. Plus on remontait vers le nord, plus le printemps avançait et la magie a continué avec des levers et couchers de soleil durant 5 ou 6 h, offrant d’étonnantes variations de couleurs »
Erwan Lelann
LA SUITE DU VOYAGE...
Maewan a été sorti de l’eau fin août, il est actuellement à sec dans un petit port Sissimiut (Ouest Groenland), jusqu’au dégel début juin. Le voilier passera par le Kamchatka en 2016.
LÉO SLEMETT – FREERIDER
Pour ce natif de Chamonix , glisser est une seconde nature. Passé par le ski alpin et le freestyle, Léo compte à 22 ans parmi les meilleurs de la discipline freeride qu’il exerce en professionnel. Vainqueur du Freeride World Qualifier en 2014 Il participe aujourd’hui aux grands rendez-vous comptant pour le Freeride World Tour. Très actif Léo initie des projets de production audioviselle sur ses spots de prédilection à Chamonix ( through my eyes) et enchaîne les expéditions.
Cette année c’est en Sibérie et au Groenland qui découvre de nouveaux territoires de glisse. Cette aventure Maewan, il l’a embrassé sans réfléchir au pieds levé 3 jours avant son envol pour rejoindre le bateau en Island . Pas d’option de secours extérieur “il faut donc être sûr que ça passe avant de se lancer” mais le goût de l’aventure rend accros, Léo revit encore le souvenir de cette expérience avec beau-coup d’intensité ... d’autres chapîtres sont à écrire dans le blanc immaculé des sommets où qu’ils soient.
PLUS
BREITLING EMERGENCY
Jamais une Breitling n’aura autant incarné la devise de la maison : Instruments for Professionals. La Breitling Emergency s’est distinguée dès 1995 comme la première montre dotée d’une balise de détresse. Après 40 000 exemplaires vendus et de multiples opérations de secours réussies, l’Emergency II lui succède.
Elle est dotée d’un émetteur bi-fréquence conforme au système international d’alerte par satellite. Elle permet donc à la fois de lancer l’alerte et d’orienter les opérations de localisation et de sauvetage. Record de miniaturisation, l’Emergency II est le fruit de cinq ans de développements, ayant notamment abouti à la création d’un nouveau type de batterie rechargeable faisant vivre le calibre SuperQuartz propre à Breitling, certifié COSC et dix fois plus précis qu’un quartz standard. La pièce, proposée dans un très généreux gabarit de 51 mm de diamètre, existe en cinq variations esthétiques différentes.
UNE PRÉPARATION HIVERNALE
Pour voyager dans les eaux froides, le bateau a connu quelques aménagements. Outre une électronique modifiée et des outils de communication et navigation satellite renforcés, un important dispositif a été installé pour garantir l’autonomie énergétique à bord : panneaux solaires, éolienne, hydro-générateur et des batteries. Les techniciens de MOBILITY ( liale de Vinci Energies et partenaire technique et nancier de l’expédition) se sont grattés la tête pour répondre aux problématiques particulières du stockage dans des pays où en hiver il n’y a que très peu de soleil. Pour faire des économies d’énergie Erwan a supprimé le ballon d’eau chaude mais il a installé un réservoir qui garantit une autonomie en eau de trois semaines. Problème : celui-ci a gelé aux abords du Groenland !
« L’an prochain, je modifierais quelques éléments : le poêle qui n’apporte pas assez de chaleur, j’isolerais les réservoirs pour éviter qu’ils gèlent, et j’installerais un dessalinisateur » précise Erwan.