En moins de trois ans, la progression de la montr econnectée a figé les positions : il y a ceux qui sont pour, ceux qui sont contre...et pas d’entre-deux, ou si peu. Cette opposition cristallise en réalité les pourfendeurs d’une horlogerie traditionnelle contre ceux d’une horlogerie progressiste. Chaque camp avance ses arguments.
DURÉE DE VIE : AVANTAGE À MONTRE MÉCANIQUE
Les premières Omega se sont animées en 1848. C’était en 1775 pour Breguet, 1884 pour Breitling, 1860 pour Chopard, et ainsi de suite. Toutes les montres créées à cette époque fonctionnent encore. À l’inverse, il est difficile de prévoir la durée de vie d’une Richard Mille ou d’une Roger Dubuis, à moins de vivre quatre siècles – minimum !
Au delà de leur fonctionnement dans plusieurs centaines d’années, la question de leur réparabilité pourra se poser : comment réparer un échappement en silicium ? Une boîtecarbone ? Aujourd’hui, c’est impossible, ce type de composants est purement et simplement changé. Ce sera toujours possible tant qu’il y en aura en stock ou que l’on saura en refaire. Au-delà, rien n’est moins sûr. Avantage à la montre mécanique traditionnelle !
RÉSISTANCE : AVANTAGE À L’AVANT- GARDE
Les montres traditionnelles, faites de matériaux simples (or, acier, maillechort), seront probablement réparables à vie mais également fragiles à vie. L’acier s’oxyde, l’or se raye. L’avantage est aujourd’hui clairement à la montre moderne. Avec leurs boîtes en Carbon TPT, certaines Richard Mille sont proches de l’indestructible.
Le calibre Master Chronometer d’Omega frise des standards de précision et de abilité que l’on aura du mal à dépasser. Rolex a déjà envoyé des montres dans la Fosse des Mariannes à 10 000 mètres de profondeur et l’on voit diffcilement comment dépasser une telle résistance. Même constat pour le Mikrogirder de TAG Heuer, concept watch capable de mesurerle 1/2000ème de seconde. Avantage à la montre d’avant-garde !
VALEUR PATRIMONIALE : AVANTAGE À LA MONTRE MÉCANIQUE.
Il a fallu 150 ans pour établir Panerai comme une marque incontournable (1860), un peu moins pour Montblanc (1906), un peu plus pour Jaeger-LeCoultre (1833). La valeur de ces montres n’a fait qu’augmenter au fil des décennies. Aucun élément, aucune crise ne semble affecter cette progression. Aujourd’hui, La Montre Hermès, Chanel, Hublot ou Utinam ont encore la fraîcheur des jeunes pousses mais de nombreuses décennies pour devenir des placements patrimoniaux. Avantage à la tradition !
CRÉATIVITÉ : MATCH NUL
L’héritage est un bien aussi précieux...qu’encombrant ! Il est difficile pour Breguet de sortir de son ancrage classique, pour Breitling de son positionnement chronométrique, pour Cartier de s’éloigner de son origine joaillière. C’est aussi leur force : une identité claire, un savoir-faire incontestable.
Ces maisons continuent également d’être parmi les plus innovantes, en développant des spiraux en silicium, des échappements magnétiques, des lunettes en céramique, aux côtés de manufactures disruptives (Richard Mille, Roger Dubuis) qui s’autorisent tout ou presque. Match nul : la créativité n’a pas d’âge !